Pâques 2016
Début de la Semaine Sainte 2016 à Cotonou. Ce matin, je pars faire un tour à la paroisse Saint-François d'Assise de Fidjrossè où j'assiste habituellement à la messe dominicale, dans l'intention de voir quels sont les horaires de confession. Dimanche dernier, dimanche des Rameaux, ils n'avaient rien annoncé, contrairement à la semaine précédente où ils avaient indiqué deux après-midi de la semaine, jeudi et samedi. Renseignements pris, point de confessions cette semaine en raison de la charge considérable de travail de préparation de la fête pascale, processions, chemin de Croix, les chorales à gérer, le chapiteau à monter, les veillées à organiser...etc. Le Père MIANTE, par téléphone, m'explique tout ça, et me convie à passer un matin quérir l'un des Pères, ce que je compte bien faire.
Occasion m'est ainsi donnée de me pencher sur l'histoire de cette magnifique et dynamique paroisse, construite dans un style brésilien par l'architecte Capo-Chichi Innocent, figurant un symbole de la minimité franciscaine, ‘Une grande croix au dessus et l’église couchée en bas comme Jésus sous la croix’ , ornée de fresques murales réalisées par un moine de l'Abbaye de Solesmes, ce qui ne manque pas de me remettre en communion avec mon vieil oncle de cette ordre, le Père Marcel Burlat, disparu en septembre dernier à l'age de 100 ans.
L'ordre missionnaire qui gère cette paroisse est « combonien », i.e. issu de l'activité pastorale de Daniel COMBONI, prêtre italien du XIXème, évêque en Afrique Centrale et à Khartoum, où son apostolat magnifique lui valut d'être canonisé en 2003 par le Pape Jean-Paul II. Cet ordre est présent sur tous les continents, et particulièrement au Togo, Ghana et Bénin ; le Père MIANTE en est le Supérieur Provincial.
La paroisse, et l'église, furent édifiées depuis celle du Bon Pasteur, à partir des années 1970, lorsque le quartier de Fidjrossè commença à se peupler. Elle fut bâtie sous le patronage de St. François d'Assise, qui – il faut bien le reconnaître – lui apporta grande protection eut égard aux aléas du temps et aux grand nombre de catéchumènes, de baptêmes et de vocations qui furent suscités grâce à elle et aux Pères Comboniens. Elle fête Saint Daniel Comboni chaque année le 10 octobre.
Je suis toujours extrêmement frappé – lorsque j'y pénètre – par l'ambiance de recueillement qui y règne et par la ferveur des fidèles présents. Ce tableau est si tranchant par rapport à la plupart des paroisses que l'on peut voir en France, avec des portes fermées, des prêtres absents ou des chaises vides le dimanche. Je réfléchis depuis pas mal de temps sur cette question ; nul doute – amha – que ce sont des prêtres africains qui reviendront évangéliser les français, les liens sont trop ténus, une longue histoire missionnaire est en partage, sauf qu'à partir d'un moment c'est la direction qui s'inverse. Ici, les églises sont toujours pleines, les quêtes et les offrandes profitables, les fidèles plient les genoux durant toute la Consécration et se livrent à l'adoration du Saint-Sacrement. Où voit-on encore encore cela en France, mis à part dans quelques lieux très connotés et répertoriés, comme par exemple mon ancienne paroisse des Réformés à Marseille du temps du Père Zanotti-Sorkine. Alors, pour avoir une petite chance de trouver place assise le dimanche à la messe, il fallait arriver vingt minutes à l'avance.
Bonne fête de Pâques à tous !
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