11 Septembre :
l’Anniversaire à ne pas manquer.
Actualité très
dense en ce 11 septembre 2016 : la campagne américaine, les
primaires en France, la trêve en Syrie, enfin… peut-être !
Reprenons.
Alors que nos
chaînes télé avaient toutes missionné leurs envoyés spéciaux à
New York pour la célébration du 15ème anniversaire des attentats
du WTC, voilà-t-il pas que Dame Hillary nous fait un malaise devant
les caméras des équipes de tournage. Sa reconduite à la voiture,
soutenue par deux garde de corps, donne une idée de l’importance
du « coup de chaud » qu’elle a subi sous ce plombant
soleil d’automne. Ah, non ! On me dit dans l’oreillette
qu’il ne s’agissait pas d’une insolation, mais d’une
pneumonie, dont elle souffre depuis vendredi dernier. Sans blague ?
Qui n’a pas encore à l’esprit son accident cérébral en 2013 ?
Il semblerait que le staff de campagne de la candidate ait prévu les
services d’un bon Docteur Gubler : rassurez-vous, chers
américains, Madame Clinton est en pleine forme, et son bilan de
santé est parfait !
Pendant ce temps,
nul ne songeait à avoir une pensée pour un autre 11 septembre :
celui de 1973, où une opération Condor américaine permettait à un
général argentin de faire un putsch qui occasionnera 60.000 morts
civils. Correspondance des dates, Bruno
Guigue publiait aussi, en ce 11 septembre, un excellent billet,
duquel je retiens cette remarquable sentence : « Le
plus étonnant, au lendemain de l’attentat, fut l’étonnement
américain. Cette nation qui impose son hégémonie au reste du monde
découvrit alors, stupéfaite, qu’on pouvait la détester. »
Chez
nous en France, les ténors politiques de la droite n’avaient pas
attendu le 11
septembre
pour gratifier le bon peuple du spectacle : il avait débuté en
peine villégiature aoûtienne des français, avec le burkini, pour
lever le rideau sur douze ou treize candidats de la droite et
du centre aux
« primaires ouvertes », tous unis entre eux, mais tous
désireux d’être le calife à la place du calife. Il faut dire que
le sujet était chaud : une poignée de femmes en combinaison
moulante refusaient d’exposer leurs fesses aux yeux de tout le
monde sur des plages françaises, ce qui méritait bien la prise
d’arrêtés illégaux par une police des mœurs montée au front
des médias. Elles aiment ce genre de débat, nos chaînes d’info.
Patatras ! En l’absence de réel risque de trouble à l’ordre
public, le Conseil d’État disait le droit : la liberté est
la règle : l’interdiction, l’exception.
Mais
ce 11
septembre, se jouait l’acte II de cette grande comédie française :
la réunion des « frondeurs » à La Rochelle. Alors là,
mes amis, c’était le top. Ils savent tous qu’aucun d’entre eux
n’a la moindre chance d’accéder au second tour, mais ça ne les
empêche pas de se ridiculiser en réclamant une union de toute la
gauche et une primaire totalement ouverte. Comme si notre Capitaine
de pédalo, oui, celui qui tient la barre du France, allait se barrer
lui-même ! Que nenni ; il a pris tout le monde court en
faisant son discours de campagne Salle Wagram, déclamant une série
de poncifs. L’excellent
Christian
Vanneste, dans son blog, nous expliquait avec humour que ce
n’était pas Wagram, mais Waterloo : « Hollande
a tenu devant le dernier carré de ses fidèles un discours qui n’a
été qu’une morne plaine de lieux communs et d’idées creuses
dont il nous rebat les oreilles depuis plus de quatre ans. »
Moi,
j’ai surtout noté le gros mensonge de Hollande : la barbarie
nous aurait déclaré la guerre… Chronologiquement, c’est
totalement faux. C’était en 2014, vers le mois de juin je crois,
que notre Amiral en Chef a unilatéralement décidé d’entrer dans
une coalition pour aller bombarder un pays, l’Irak, où se
développait un État Islamique qui – ô comble de l’horreur –
décapite des opposants, des journalistes américains, liste non
exhaustive. Et ce n’est que deux mois plus tard que le Calife dudit
état, un vrai Calife celui-ci, lui a répondu en annonçant que des
combattants
allaient
répliquer à la déclaration de guerre de la France, en portant le
combat sur notre territoire, et plus largement, contre les intérêts
français à travers le monde. D’ailleurs, je me demande bien
pourquoi Hollande a déclaré la guerre à « Dashe »
(c’est ainsi qu’il prononce) alors que dans le même temps il
continue à vendre de l’armement à sa maison-mère, l’Arabie
Saoudite ? Et je ne reparlerais même pas, ici, de la Légion
d’Honneur remise au Prince saoudien… De temps en temps, je me
prends à penser que les Suisses ont bien raison de faire preuve de
neutralité, de ne pas suivre les États-Unis comme un caniche. Il
faut dire que – en Suisse, mais aussi dans beaucoup de pays –
pour déclarer une guerre, il faut l’assentiment du parlement
fédéral. Pas en France, il semble !
J’en
termine par cette trêve qui devrait intervenir en Syrie en ce jour
de Tabaski. Cet
excellent Lavrov est parvenu à négocier un accord de cesser-le-feu
avec les américains, lesquels – fidèles à leur détestable
attitude de donneurs de leçons – ont soumis la mise en place d’un
centre opérationnel commun russo-américain à la réussite de cette
trêve pendant au moins huit jours, de la part de toutes les parties
prenantes. Le gouvernement syrien a approuvé le plan, la Turquie
s’en félicite également.... Et patatras, ce matin, on apprend que
les groupes
rebelles, alliés aux américains, refusent la trêve. John Kerry
va avoir du boulot.
Allez,
assez rigolé pour aujourd’hui ; je continue à profiter du
spectacle depuis mon balcon-terrasse, face à la mer. J’ai oublié
Macron, mais j’y reviendrai ; pour l’instant c’est une
énigme.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire